Impacts – Éoliennes – Valleyfield

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Salaberry-de-Valleyfield, 16 décembre 2023

 

ÉlectricitéPour une gestion plus responsable !

Depuis plusieurs mois le Gouvernement du Québec s’emploie à convaincre les Québécois(es) de la nécessité d’augmenter notre capacité de production d’électricité. Notre brave ministre Fitzgibbon va même jusqu’à évoquer le retour du nucléaire ! Tous les moyens sont bons pour justifier ce nouvel engouement. Tantôt, on brandit la menace d’une possible pénurie d’électricité dès 2027, à d’autres moments, on affirme manquer d’électricité pour attirer de nouvelles entreprises au Québec. Et bien sûr, on courtise aussi les citoyens préoccupés par les gaz à effet de serres. Davantage d’électricité permettrait de réduire les GES au Québec. Une affirmation pourtant trompeuse quand on sait que chaque goutte de pétrole que l’on réussit à sauver au Canada est aussitôt exportée et brulée ailleurs dans le monde. (référence)

Livraison à domicile

Ce n’est pas d’hier que le gouvernement du Québec peaufine sa stratégie pour rendre la population plus réceptive à la réalisation de nouveaux projets de production d’électricité. La démission de l’ancienne présidente d’Hydro-Québec (Sophie Brochu) en janvier 2023, avait d’ailleurs un lien direct avec cette tactique insidieuse du gouvernement. Quelques mois avant sa démission, elle avait déclaré craindre que le Québec ne devienne une sorte de « Dollarama de l’énergie ». On se souviendra qu’à ce moment, Québec jonglait avec l’idée d’offrir de l’électricité à rabais à n’importe quelle entreprise qui viendrait s’installer au Québec.  Or depuis sa démission, Québec a encore réduit ses attentes. Les entreprises n’auront même plus besoin de déménager leurs activités au Québec. On leur livrera maintenant notre électricité à petit prix, directement à leur porte.

Ne pas mélanger le rose avec le vert 

Certains pourraient voir l’exportation d’électricité comme un moyen rapide, facile et écologique de générer des revenus. Mais est-ce vraiment le cas ? La réalité est que pour le moment, il n’y a aucune façon de produire de l’énergie sans causer d’importants dommages à l’environnement. Certes, la production d’énergies fossiles est sûrement l’une des plus dommageables, mais les dégâts causés par la production d’électricité sont loin d’être insignifiants.  Il faudrait alors cesser de regarder l’énergie électrique « verte » avec des lunettes roses et n‘envisager l’ajout de capacité de production qu’en tout dernier recours.

Avec des programmes d’efficacité énergétique plus dynamiques et des mesures de sobriété énergétique d’avant-garde, le besoin de lancer de nouveaux projets coûteux et dommageables pour l’environnement pourrait être évité. À plus court terme, le moyen le plus simple et le plus rapide de dégager des surplus d’électricité serait tout simplement de cesser d’en vendre hors du Québec. À cet égard, la position du Premier ministre Legault est plutôt incohérente. Lors d’une conférence de presse en août 2022, alors qu’il brandissait le spectre d’une pénurie d’électricité, il se disait, par la même occasion, favorable à l’exportation d’hydrogène fabriqué à partir de notre électricité. Non content d’avoir mis la sécurité énergétique des Québécois(es) à risque avec ses gros contrats d’exportations, il persistait à poursuivre dans la même voie.

Contrats de vente d’électricité hors-Québec

En ce moment, le Québec exporte annuellement plus de 35,6 TW/h Il s’agit de contrats de différentes durées conclus avec l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, le Vermont, la Nouvelle-Angleterre et l’état de New-York.

En plus des contrats en cours, un autre va bientôt s’ajouter. Un contrat de 10,4 TW/h  (conclu avec l’état de New-York en 2022).

Bref, si on additionne le tout, Le Québec a vendu à l’étranger un total de 47 TW/h d’électricité.

Toute l’énergie éolienne du Québec ne représente que  25% de l’électricité vendue hors du Québec  

En 2022, la filière éolienne québécoise totalisait 3885 MW de puissance installée (référence).

Or, au Québec les éoliennes ne produisent qu’à environ 30 % de leur capacité.  En 2022, l’ensemble du parc éolien québécois n’aura donc produit qu’environ 10,2 TW/h

Tous les dommages déjà causés par les éoliennes n’auront donc servi qu’à fournir le quart ¼ de l’électricité vendue hors du Québec. Cela n’a aucun sens !

L’ultime recours

Québec souhaite poursuivre la vente d’électricité à l’étranger. Les pétrolières en auront également besoin pour leurs futures usines de captation de GES.  À cela s’ajoutera la demande pour la production d’hydrogène destinée en partie à l’exportation. Le gouvernement ne pense qu’à tirer profit de ces possibilités. Il a déjà annoncé qu’il était prêt à assécher nos dernières rivières pour de nouveaux barrages en plus d’accélérer l’implantation d’éoliennes un peu partout au Québec, y compris sur nos meilleures terres agricoles.

Pour la poursuite de son objectif, le gouvernement fait non seulement abstraction de la ruine de notre environnement et de la détérioration de la qualité de vie de milliers de citoyens, mais pire encore, il souhaite procéder sans avoir l’accord explicite des citoyen(ne)s et sans débat de fond. Mais d’où ce gouvernement tient-il sa légitimité pour imposer ses vues en matière énergétique. Les Québécois(es) n’ont jamais donné leur accord pour que le Québec devienne le Moyen-Orient de l’électricité, et encore moins pour privatiser la production d’électricité.  Ces décisions ne doivent pas être prises de cette façon et nous devons tous le rappeler au gouvernement à chaque fois que nous en avons l’occasion.

À moins d’un revirement peu probable, le rendez-vous électoral restera l’ultime occasion qui permettra aux Québécois(es) de choisir un gouvernement, moins axé sur l’accroissement des revenus énergétiques et plus soucieux de la protection de  l’environnement. Un choix qui nous permettra peut-être de sauver ce qui n’aura pas encore été détruit.

Le collectif  Impacts-Éoliennes-Valleyfield

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